L'ESPINGOLE

Réalisé avec l'ouvrage : Portraits d'épaves, éditions Océans, de JP Joncheray & U Brunner

 

Profondeur : - 38 m

Coordonnées : 43° 09' 80'' N, 06° 36' 30'' E, dans la rade de Cavalaire, non loin du cap Lardier à 400 m à l'ouest de la pointe Andati.

Description : contre-torpilleurs de 56 m de long et 6 m de large. Ce navire très long et peu épais avait 2 machines de 2 600 ch, énorme puissance pour l'époque qui donnait 27 noeuds de vitesse. 62 hommes étaient à bord et l'armement consistait à 1 canon de 65 mm, 6 de 47 mm, 2 torpilles modèle 1887, de 6,68 m de long.

Difficultés : aucune, site abrité du vent d'est, profondeur moyenne, les ferrailles ne présentent guère de danger.

 

 

La plongée

A l'origine, le contre-torpilleur a dû couler droit sur sa quille, puis il s'est très légèrement penché sur tribord. Sous le poids des ans et les agressions de quelques tentatives de renflouement malheureuses, le tiers avant s'est séparé du reste de la coque et s'est carrément couché sur le sable. En avant des chaudières, le bateau a basculé de 90° et il semble que les tôles du bordage se soient mieux conservées.

A l'arrière, les membrures nues forment des arcs de cercle perdus en pleine eau. Les laques de bordage se sont désolidarisées de ce squelette et gisent aplaties sur le sol.

De ce fait, l'intérieur de l'épave est aisément accessible : on peut regarder dans les différents compartiments sans avoir à franchir la limite (toute théorique) de la coque. On trouve un chargement d'obus de 47 et de 65, apparemment inépuisable et les machines qui sont le mieux conservées de l'épave, ainsi que le chargement de briques de charbon, dont certaines estampillées. Et le logement des hommes d'équipages. Et les cuisines rudimentaires.

Les surperstructures, à l'origine, n'étaient pas importantes. Leurs vestiges ne représentent pas grand chose. De même, l'armement fut enlevé lors du naufrage. Il n'en reste rien. Les hélices, ensablées, subsistent toujours. Enfin, on retrouve sans peine les énormes chaînes passées sous la coque qui auraient dû permettre le relevage de l'épave... si le renflouement avait réussi !

 

Histoire de l'Espingole

Construite au Havre en 1900, aux chantiers Augustin Normand, l'Espingole avait presque coûté 260 000 euros. Affecté à l'escadre du Moyen-Orient en 1901, elle participe à une expédition en Turquie. On la retrouve, début 1903, à Rochefort puis à Toulon.

 

Naufrage de l'Espingole

Le 4 février 1903, au cours d'exercices, par mer calme, l'Espingole, lancée à grande vitesse derrière l'Epée, heurte le sec de Taillat et s'y échoue. Derrière elle, la HalleBarde a juste le temps d'éviter la roche, et les secours sont prodigués au navire échoué : des "paillets Makaroff" sont posés, le chargement lourd est jeté à la mer, les canons sont transférés. L'Espingole se déséchoue et on tente de la remorquer vers la plage de Cavalaire. Après quelques 800 m de trajet derrière la Hallebard, l'Espingole coule, la remorque fouette et atteint deux matelots, les seuls blessés de ce sinistre. Une bouée est alors mouillée, mais le renflouement sera infructueux.

 

 

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